S’assurer que les entrepreneurs en situation de handicap bénéficient d’un accompagnement adapté chez BGE, c’est la mission de Laurence Joly Référente Handicap au sein de BGE Flandre Création et d’Alain Bintsamou pour BGE Loiret. Dans cette interview ils nous parlent de leur mission et nous livrent leurs analyses.
LJ : Les entrepreneurs en situation de handicap doivent être considérés avant tout comme des entrepreneurs ! Ensuite, ils peuvent avoir des besoins spécifiques selon leur situation : du matériel, des aménagements de temps, le fait d’être accompagné par une personne pour traduire en langue des signes par exemple…
AB : Les entrepreneurs en situation de handicap ont, comme tous les autres porteurs de projet, besoin de financement pour la formation, la création d’activité. On porte toujours une attention particulière à la bonne prise en compte de leurs besoins spécifiques qui peuvent être variés. On est très à l’écoute, l’accompagnement est personnalisé. S’ils ont également besoin de financement spécifique, grâce à Métodia de notre partenaire Agefiph* , ils sont informés de toutes les aides proposées, sans oublier la couverture santé et la prévoyance.
LJ : L’essentiel des besoins financiers est le même, mais peuvent venir se greffer des besoins supplémentaires comme un aménagement spécifique de local ou de leur poste de travail. Ils peuvent avoir des coûts de revient parfois plus importants que les entrepreneurs valides, soit parce qu’ils ont besoin de plus de temps, soit parce qu’ils ne sont pas en mesure de tout faire seuls et qu’ils doivent embaucher.
AB : Notre accompagnement est très adapté car nous mettons la personne au centre de notre accompagnement avec toutes ses spécificités et son contexte afin de lui proposer un accompagnement totalement sur-mesure. Nous travaillons sur son parcours, analysons ses problématiques sociales, vérifions l’adéquation personne/handicap/projet.
LJ : C’est souvent un accompagnement plus poussé en termes de temps. On effectue un montage spécifique pour aller chercher les aides dédiées.
AB : Il me semble important de développer la relation entre le Conseiller BGE et le Conseiller Pôle emploi ou Cap emploi pour plus de fluidité à chaque étape du parcours de l’entrepreneur. Par ailleurs, il faut continuer à pousser les entrepreneurs à se former pour accompagner la montée en compétences entrepreneuriales bien sûr, mais aussi les sensibiliser à certains modules spécifiques aux travailleurs handicapés. Nous devons les encourager à participer à différents événements afin de partager leurs expériences, leur parcours. Ainsi, ils seront plus visibles dans l’écosystème local.
LJ : Tout à fait, de plus, au sein de nos structures il faut poursuivre la sensibilisation de tout le personnel de BGE, et proposer des formations pour savoir comment parler de handicap de façon adaptée à toutes les personnes concernées, ce n’est pas évident : il faut agir avec beaucoup de tact et de psychologie.
AB : Nous sommes en contact avec un certain nombre d’entrepreneurs après l’immatriculation notamment en suivi et accompagnement « post-création ». Ils mettent en avant la qualité de l’accueil, l’écoute et l’accompagnement personnalisé dont ils ont bénéficié. Bien sûr pour ceux qui cherchent des financements, la subvention Agefiph est un coup de pouce très apprécié.
LJ : Oui, on a souvent les mêmes retours sur l’accompagnement positif de BGE que pour les entrepreneurs ordinaires. Mais on a eu aussi des témoignages qui expliquent que parfois, le fait d’avoir créé une entreprise peut alléger le handicap, car la personne est libre de s’écouter quand elle en a besoin. On a aussi eu des retours selon lesquels voir son projet décoller c’est tellement bon pour le moral que ça génère aussi un impact positif pour la santé de manière générale.
LJ : Si on regarde les chiffres des personnes accompagnées par BGE Flandre Création, c’est vrai qu’on accompagne de plus en plus de monde, et si on regarde plus précisément les chiffres des entrepreneurs en situation de handicap, ces chiffres suivent la même tendance.
AB : En effet, les personnes en situation de handicap ont aussi comme motivation personnelle, le besoin de créer leur propre emploi pour mieux concilier vie professionnelle et handicap. Ainsi, ils adaptent librement leur rythme de travail avec leur état de santé. Ils ont aussi le même désir d’être leur propre patron pour s’épanouir professionnellement.
* : AGEFIPH : Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.