Dans le cadre de la SEEPH 2022 (Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes en situation de handicap du 14 au 20 novembre). Nous interrogeons Didier Roche sur les thématiques de l’inclusion, de l’accompagnement, et de la compensation du handicap des entrepreneurs.
« La plus grande question autour du handicap est celle de la compensation de ce dernier. Elle est multiple puisqu’adaptée à chaque personne selon sa situation. On peut la regrouper en trois grandes familles :
Il y a différents moyens d’accéder à ces compensations. Pour la dernière catégorie il faut souvent de l’exercice et de l’expérience. Pour les deux autres, il existe des moyens de les financer car elles coûtent de l’argent : on va se tourner vers la FIPHFP si on est dans la fonction publique ou vers l’Agefiph* dans le cas contraire.
Dans le cas particulier des entrepreneurs en situation de handicap, le travers le plus commun que j’ai pu noter c’est cette tendance à refuser de l’aide par souci de ne pas faire peser son handicap sur les autres. Il ne faut pas vouloir être autonome à tout crin. De toute façon personne ne l’est vraiment. Il faut trouver le juste équilibre entre son autonomie et sa performance, et se rappeler que nous aussi nous pouvons être une aide pour les autres. »
« L’environnement est souvent inadapté parce qu’il est fait pour le plus grand nombre. On peut vouloir s’adapter, mais encore faut-il savoir comment faire. Et là aussi, c’est l’accompagnement qui va faire la différence. Il faut que les personnes qui vous aident à créer votre boîte sachent à minima comment se positionner, poser les bonnes questions et surtout identifier les ressources dont la personne va pouvoir disposer.
Il est primordial d’envoyer les porteurs de projet en phase de création d’entreprise vers les personnes qui ont ce savoir. C’est cette position que l’environnement doit avoir, on ne peut pas être omniscient, ce n’est pas possible, en revanche on peut avoir une culture, trouver un spécialiste pour mettre la bonne accessibilité et la bonne compensation en face de la bonne personne.
C’est aussi dans cet optique que j’ai fondé l’Inklusion : une structure complémentaire à BGE pour prendre le relais dans le cadre d’un bon mode opératoire. »
* : Agefiph : Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées